Le Broquelet au 18e siècle - R. Cuvelier

Le broquelet était la Fête des dentelières. Elle commençait le 9 mai et durait plusieurs jours.

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“ On s’y pernot quinze jours d’avance, 
Pour el tertou au plus faraut
On ouvrot tard fêtes et dimanches
Pour ramasser un p’tit mugot
Alors, les dentelières
Povot tent faire les fières
I’n de pint dot tent point
D’un muscadin ”

Au moment où Desrousseaux écrit cette chanson, le métier est déjà en décadence. La mère du p’tit Quinquin est pauvre dentelière qui rêve d’avoir les mains pleines d’écus. Mal rémunérés et pénibles, ces métiers étaient souvent insalubres et même dangereux car on utilise pour blanchir la dentelle la blanc de céruse ou blanc de plomb, véritable poison. Les journées pouvaient durer de 5h du matin à 8h du soir. La dentelière est menacée, en plus, de cécité par manque de lumière et par un effort intensif des yeux. Travaillant souvent dans des caves humides, elle souffre de malformations et rhumatismes.
Au XVIe siècle, Charles Quint encourage les soeurs à enseigner l’art de la dentelle aux jeunes filles pauvres et aux orphelines des hospices dès l’âge de 6 ou 7 ans. Arras comptera 4.500 dentelières et exportera vers l’Angleterre. Au moment de la conquête des Flandres par Louis XIV, de nombreuses dentelières lillloies partiront à Gand. Le XVIIIe siècle sera la grande époque de la dentelle. Pourtant Valenciennes connaîtra une crise de production qui profitera à la ville de Bailleul et d’autres villes du plat pays. A Lille, à cette époque, la Fête du Broquelet était très gaie. Les dentelières portaient des couronnes d’écaille d’oeufs ornées de fleurs et allaient en cortèges et en musique à la Nouvelle Aventure, auberge guinguette du verdoyant faubourg de Wazemmes jusque 1861. Au passage, on jetait de l’eau sur un Saint Nicolas porté sur une civière. Les dentelières danseront pour la dernière fois à la Nouvelle Aventure en 1861.
Au fil des ans, le Broquelet devint la fête de toutes les corporations du textile, en même temps que la dentellière est remplacée par l’ouvrière de fabrique.

En 1789, il y avait à Lille 13.600 dentellières + 2000 apprenties.

Texte : La voix du Nord - Dessin : R. Cuvelier


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