Philippa de Hainaut, reine d’Angleterre mais reine de coeur et femme du Nord d’abord - R. Cuvelier

C’était le 4 août 1347. Assiégés depuis septembre 1346, les calaisiens résistaient dans leur ville à l’armée du roi Edouard III d’Angleterre, en mangeant leurs chiens et leurs chats pour faire reculer la famine qui finit par les faire succomber…

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Abandonnés par le roi de France qui, depuis sa défaite de Crécy, craignait les archers anglais, ils se rendirent. Le roi d’Angleterre exigea une capitulation sans condition. Le chef de la place, Jean de Vienne, demanda quand même la vie sauve pour les habitants. En échange, Edouard III se fit livrer six bourgeois la corde au cou avec les clés de la ville et du château. Il s’apprêtait à les faire exécuter quand la reine d’Angleterre, mais princesse de Hainaut et femme du Nord, en obtenant leur grâce fit triompher les forces de la vie sur celles de la mort. La vraie victoire revenait à une femme enceinte, une femme de chez nous.

“ Ceux de Calais ont tant fait mourir de mes hommes qu’il faut que ceux-ci meurent aussi. Qu’on fasse venir le coupe-tête ! ” A cet instant, la noble reine d’Angleterre fit preuve d’une belle humilité. Malgré son état de grossesse, elle se jeta à genoux devant le roi son seigneur : “ Ha ! Très cher Sire, dit-elle, depuis que je passai par deçà la mer en grand péril, comme vous savez, je ne vous ai rien requis ni rien demandé. Ores je vous prie humblement et vous requiers en propre don, pour le fi ls de Sainte Marie et pour l’amour de moi, d’avoir de ces six hommes merci !”. Le roi tarda un peu à répondre, il regarda la bonne dame, sa femme, et son coeur s’attendrit. A regret, il l’eût courroucée en l’état où elle était : “ Ha ! Dame, dit-il enfin, j’eusse aimé que vous fussiez autre part qu’ici. Vous me priez si fort que ne vous ose refuser le don que vous me demandez. Aussi, bien que je le fasse malgré moi, tenez, je vous les donne ; faites en votre plaisir ”.

La reine fit relever les six bourgeois ; elle leur ôta du cou les chevêtres puis elle les emmena en son hôtel ; elle les fit rhabiller, leur donna à dîner et ordonna de les tenir tout à leur aise ce jour-là. Le lendemain matin, elle les fit conduire hors de l’ost par Messire Sanse d’Aubricourt et Messire Paon de Ruet.

Texte : Jean Froissard, correspondant de guerre valenciennois. - Dessin : R. Cuvelier


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